Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/38

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36. Ceux qui me déplaisent ne seront plus, celui qui me plaît ne sera plus, moi-même je ne serai plus, et rien ne sera plus.

37. Les objets que je perçois ne seront plus qu’un souvenir, comme les choses qu’on voit en rêve passent sans qu’on les revoie jamais.

38. Tandis que je demeure en ce monde, beaucoup en sont partis, amis ou ennemis ; mais le péché dont ils furent l’occasion est toujours là, menaçant devant moi.

39. je suis un étranger sur la terre : voilà ce que je n’ai pas compris. L’égarement, l’affection, la haine m’ont fait commettre bien des fautes.

40. Nuit et jour, sans interruption, la vie se dépense et aucun gain ne l’accroît : n’est-il pas inévitable que je meure ?

41. Ici même, couché sur mon lit, au milieu des miens, je devrai souffrir seul toutes les souffrances de l’agonie.

42. Quand on est saisi par les messagers de Yama21, que peuvent parents ou amis ? Le bien seul est un moyen de salut, mais je ne l’ai pas pratiqué.

43 Par attachement à cette vie éphémère, par ignorance du danger, par frivolité, j’ai fait beaucoup de mal, ô Protecteurs !

44. Le condamné qu’on emmène pour lui couper un membre se contracte d’horreur, la soif le dé-