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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/113

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comme la nuit ; sa Louche était pleine de malédictions contre Zohak. Alors il reconnut que c’était la volonté de Dieu, et qu’il ne pouvait espérer délivrance de malheur. Son cerveau fut embrasé de jalousie, il jeta son lacet dans le palais ; et, sans penser au trône, ne mettant aucun prix à la vie, il se précipita de la terrasse du palais élevé. Il tira du fourreau un poignard acéré, il ne trahit pas son secret, il ne prononça aucun nom ; mais tenant en main son poignard d’acier, et avide du sang des belles à la face de Péri, il s’élança d’en haut. Aussitôt que ses pieds eurent touché le sol, Feridoun accourut, rapide comme le vent ; il prit la massue à tête de bœuf, frappa Zohak sur la tête et brisa son casque. Le bienheureux Serosch apparut en toute hâte : « Ne frappe pas, dit-il, car son temps n’est pas venu. Il est brisé, il faut le lier comme une pierre et le porter jusqu’où deux rochers se resserreront devant toi. Ce qu’il y a de mieux, c’est de l’enchaîner dans l’intérieur des rochers, où ses amis et ses vassaux ne pourront pénétrer jusqu’à lui. » Feridoun l’entendit, et, sans tarder, prépara une courroie de peau de lion et lui lia les deux mains et le milieu du corps, de sorte qu’un éléphant furieux n’aurait pu briser ses liens. Il s’assit sur le trône d’or de Zohak, il renversa les mauvais symboles de son pouvoir ; il ordonna que d’en haut de la porte on proclamât ces paroles : « Vous tous