Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/120

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apprêts d’une fête pour les grands au front superbe. Elle orna sa maison comme un jardin, elle convia tous les grands à son festin. Toutes les richesses qu’elle avait amassées, tous ses joyaux les plus secrets, elle les apporta. Elle ouvrit toutes les portes de ses trésors, elle résolut de distribuer tout ce qu’elle y avait déposé ; elle vit que c’était le temps de prodiguer ses richesses, l’or lui paraissant sans valeur depuis que son fils était roi du monde. Des habits et des joyaux dignes d’un roi, des chevaux arabes aux brides d’or, des cuirasses et des casques, des javelots et des épées, des diadèmes et des ceintures, elle n’épargna rien. Elle fit charger des trésors sur des chameaux et tourna son cœur pur vers le maître du monde. Elle envoya tous ces trésors à son fils, et sa langue prononça de nouveau des bénédictions. Lorsque le maître du monde vit ces présents, il les reçut en adorant sa mère. Les chefs de l’armée, apprenant ces nouvelles, se réunirent auprès du roi, disant : « Ô roi victorieux, toi qui connais le Créateur, que la gloire soit à Dieu, et que sa grâce soit sur toi ! Que ta vie soit heureuse comme ce jour ! que ton bonheur croisse, que ceux qui te veulent du mal périssent, que le ciel te donne la victoire ! sois toujours illustre et clément ! » Tous les hommes instruits par l’expérience se mirent en route de tous côtés pour rendre hommage au roi, mêlant les joyaux et l’or, et les répandant sur le