Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/140

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l’illustre vieillit, et la poussière couvrait le jardin du printemps. C’est ainsi que peu à peu change toute chose, et toute force faiblit quand elle vieillit. À mesure que la vie du roi s’obscurcissait, ses fils illustres devinrent troublés par les passions. Le cœur de Selm changea, ses manières et ses intentions tournèrent vers le mal ; son âme était noyée dans l’avidité ; il était assis avec ses conseillers, plein de mauvais desseins ; le partage que son père avait fait lui déplut, parce qu’il avait donné le trône d’or au plus jeune d’entre eux ; son cœur était plein de haine ; ses joues étaient pleines de rides. Il envoya un messager au roi de la Chine, et lui dit les pensées qui occupaient son âme. Il envoya le messager auprès de son frère en toute hâte, et lui fit porter ces paroles : « Puisses-tu être toujours glorieux et toujours heureux ! Pense, ô roi des Turcs et de la Chine, toi le prudent, au cœur joyeux, choisissant le bien, pense si nous, maltraités par le monde, pourrions être satisfaits ? Ton âme serait-elle basse, pendant que ton corps est comme un haut cyprès ? Écoute avec un esprit attentif ce que je vais te raconter ; tu n’as entendu dire rien de semblable des temps anciens. « Nous étions trois frères, les ornements du trône ; mais le plus jeune de nous nous a surpassés en