Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/169

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sans crainte de Dieu, à ces hommes injustes, de vile nature et impurs, que leurs discours perfides ne serviront à rien. Je te dirai là-dessus quelques paroles. S’il s’est élevé dans vos cœurs un si grand amour pour Minoutchehr, où est donc le corps d’Iredj, votre frère glorieux, que vous avez fait disparaître dans la gueule des bêtes féroces, dont vous avez enfermé la tête dans un coffre étroit ? Maintenant qu’ils se sont délivrés d’Iredj, ils cherchent le sang de Minoutchehr. Mais vous ne le verrez qu’avec une armée, avec un casque d’acier, une massue et l’étendard de Kaweh ; avec des chevaux dont les fers noirciront la terre, et avec des chefs de guerre comme Karen, avide de combats ; comme Schapour, fils de Nestouh, le soutien de l’armée ; à côté de lui se trouveront Schidousch le valeureux, Schiroui le vainqueur du lion, le guide, le roi Teliman, et Serv le chef de lemen, qui sera à la tête de l’armée, et qui lui donnera ses conseils. Nous arroserons avec du sang les feuilles et les fruits de l’arbre né de la vengeance qui est due à Iredj. Jusqu’à ce jour, personne n’avait cherché à le venger, parce que nous n’étions pas sûrs que le sort nous soutiendrait. Il ne convenait pas que moi j’étendisse la main pour combattre mes deux fils ; mais il s’est élevé, plein de force et de fruit, un rejeton de l’arbre que l’ennemi avait arraché ; il viendra