Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/17

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le receveur des finances de Thous le forcèrent de porter en personne ses plaintes à Ghaznin. Cette dernière version est très peu probable, car Firdousi ne fait nulle part allusion à cette prétendue persécution, et il ne donne, comme raison de son séjour à la cour, que l’espoir d’être récompensé par le roi. Il était naturel, en effet, que Mahmoud, désireux de trouver un homme capable d’accomplir le dessein qu’il avait à cœur de procurer à la Perse un grand poëme national, et le poëte, depuis de longues années attelé à un travail si conforme à ce dessein, se recherchassent mutuellement et se réunissent à la cour du sultan, où l’évocateur des anciennes traditions pouvait espérer trouver des matériaux qui, jusque-là, lui avaient manqué en même temps que des récompenses plus dignes de son travail.

Firdousi aurait été dès le début de son voyage arrêté à Herat, chez Aboubekr Warrak, où il attendit des nouvelles plus favorables, par des lettres de Ghaznin qui étaient le résultat d’une combinaison de courtisans et de poètes également désireux d’éloigner ce nouveau compétiteur à la faveur du roi.

Enfin, il parvint à Ghaznin, où il aurait eu beaucoup de peine à se faire remarquer du sultan. Des séances où étaient lues des parties du Seïr-al-Molouk, mises en vers par les principaux poètes, continuaient à avoir lieu à la cour, sans que Firdousi ait pu s’y faire entendre. À la fin, un de ses