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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/183

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de retraite d’aucun côté ; il ramassa les rênes de son cheval et tourna le dos, et des cris effrayants s’élevaient de l’armée. Minoutchehr se précipita après lui, et, plein du désir de la vengeance, il atteignit Tour le renommé. Il poussa un grand cri contre cet homme injuste : « Arrête, ô tyran plein d’ardeur pour le combat ! Est-ce ainsi que tu arradiais la tête des innocents, sans penser que le monde crierait vengeance contre toi ? » Il enfonça sa lance dans le dos de Tour, qui laissa échapper de ses mains son épée ; rapide comme le vent, il l’enleva de la selle, le jeta par terre, et fit tout ce que la bravoure exige. Il sépara sur-le-champ la tête du tronc et fit de son corps une fête pour les bêtes fauves, puis il retourna à son camp, en contemplant cette tête, signe d’une fortune si haute et si basse.



MINOUTCHEHR ANNONCE SA VICTOIRE
À FERIDOUN


Il écrivit une lettre au roi Feridoun, lui rendant compte des événements heureux et malheureux de la guerre. Il commença par des hommages adressés au Créateur du monde, maître de la bonté, de la sainteté et de la justice : « Gloire au maître du monde le secourable ! c’est lui seul qui protège