Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/191

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maintenant de combattre, et à toi de te reposer, ô héros qui portes haut la tête. »

Ils parlèrent ainsi, et le bruit des trompettes et des clairons s’élevait des tentes du roi ; l’air devenait couleur de suie et la terre couleur d’ébène par la poussière que faisaient lever les cavaliers, et par le bruit des timbales. Tu aurais dit que le fer avait de la vie, et que les massues et les lances avaient des langues ; de tous côtés s’élevaient des cris de guerre, des coups furent donnés et reçus, et l’air devenait, par les flèches ailées, comme une aile de vautour. Des cinquantaines de braves tenant l’épée en main se refroidirent par la perte de leur sang, et le sang tombait en gouttes du sombre brouillard. Tu aurais dit que la terre voulait se soulever en vagues, et en bouillonnant s’élever au-dessus de la voûte du ciel. Kakoui le chef de l’armée jeta un cri, et s’élança dans la plaine comme un Div ; Minoutchehr sortit des rangs de son armée, une épée indienne en main. Tous les deux poussèrent un cri qui déchira les montagnes et fit trembler les armées. Tu aurais dit que c’étaient deux éléphants furieux ; leurs mains étaient préparées au combat, leurs reins étaient ceints. Kakoui lança un javelot contre la ceinture du roi, et le casque de Roum de Minoutchehr trembla sur sa tête ; le javelot déchira la cotte de mailles qui recouvrait la ceinture, et la peau parut à travers le fer. Le roi frappa le cou de