Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/195

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et mes alliés, puisque Dieu qui accorde le succès nous a aidés, et que le coupable a été distingué de l’innocent ; puisque le jour de la justice est arrivé, et que le jour de l’injustice est passé, les chefs n’ont plus à craindre d’être mis à mort. Cherchez tous à vous faire aimer, faites vos incantations, dépouillez-vous de vos armes, vivez sagement et dans la foi pure, gardez-vous de faire du mal, renoncez à toute pensée de vengeance ; et en tout lieu que vous cultiverez, soit en Touran, soit en Chine, soit dans le pays de Roum, puisse tout bonheur vous accompagner, et la sérénité d’âme habiter en vous ! »

Tous les grands rendirent hommage au roi illustre plein de justice, et une voix s’éleva des tentes du roi, disant : « Ô vous, héros de bon conseil, ne versez plus le sang étourdiment, car la fortune des tyrans a baissé. » Là-dessus tous les guerriers de Chine inclinèrent leurs têtes jusqu’à terre, et apportèrent devant le fils de Pescheng toutes leurs armes et tous leurs instruments de guerre. Ils vinrent auprès de lui, bande par bande, et formèrent de cuirasses, de casques, d’armures de chevaux, de massues et d’épées indiennes un monceau haut comme une montagne. Le roi Minoutchehr les reçut gracieusement et leur distribua des dignités selon leur mérite.