Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/228

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dans ce monde fugitif. Il alla du Zaboulistan au Kaboul avec pompe, et le cœur plein de joie et de plaisir. Or il y avait un roi nommé Mihrab, homme altier, riche et généreux. Sa taille était haute comme un noble cyprès, ses joues étaient comme le printemps, sa démarche était gracieuse comme celle du faisan. Il avait l’esprit d’un homme prudent, la volonté d’un homme puissant, les épaules d’un homme de guerre et la sagesse d’un Mobed. Il était de la famille de Zohak l’Arabe, et tout le pays de Kaboul lui appartenait. Il payait chaque année tribut à Sam, car il ne pouvait pas lutter contre lui. Lorsqu’il eut nouvelle de Destan fils de Sam, il quitta Kaboul de grand matin avec des trésors et des chevaux parés, avec des esclaves et des présents de toute espèce, de l’or et des rubis, du musc et de l’ambre, des brocarts d’or et des étoffes de castor et de soie, avec une couronne ornée de pierres précieuses dignes d’un roi, et un collier d’or incrusté de chrysolithes. Il emmena avec lui tous les chefs de l’armée de Kaboul ; et lorsque Destan fils de Sam eut nouvelle qu’un roi venait à sa rencontre avec pompe et entouré de ses grands, il fut au-devant de lui, lui adressa des paroles flatteuses, et le reçut avec honneur selon les coutumes. Ils revinrent ensemble s’asseoir sur le trône de turquoises, ils ouvrirent leur cœur et firent apprêter un festin. On dressa une table digne du Pehlewan, les nobles sei-