Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/235

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Toutes se hâtèrent de lui répondre en sautant comme des Ahrimans : « Ô toi, la couronne des maîtresses du monde, et des fières filles des grands, toi qui es célébrée depuis l’Hindostan jusqu’à la Chine, qui brilles au milieu de l’appartement des femmes comme une bague précieuse ; toi dont aucun cyprès du jardin n’égale la taille, dont les joues éclipsent l’éclat des Pléiades, dont on envoie le portrait à Kanoudj et à Mai, et jusqu’au roi de l’Occident : tu n’as donc aucune pudeur dans tes yeux, aucun respect pour ton père ? Tu veux presser contre ton sein celui que ton père a rejeté de ses bras, lui qui fut élevé sur la montagne par un oiseau, qui est marqué d’un sceau de réprobation parmi tous les hommes ! Jamais mère n’avait mis au monde un enfant vieillard, et jamais il ne peut venir de lui un enfant digne de naître. On s’étonnera de te voir, avec deux lèvres de corail et des cheveux de musc, rechercher un vieillard. Tous les hommes sont pleins d’amour pour toi, et l’image de tes traits se trouve dans tous les palais. Avec ce visage, cette taille et ces cheveux, le soleil devrait descendre du quatrième ciel pour devenir ton époux. » Roudabeh entendit ces paroles, et son cœur s’en irrita comme le feu s’irrite par le vent ; elle poussa un cri de colère contre ses esclaves, sa figure brilla, ses yeux se troublèrent. Les yeux et le visage enflammés de fureur, les sourcils froncés par