Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/237

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rançon cent mille têtes comme les nôtres ! Puisse toute l’intelligence qui se trouve dans le monde venir à ton aide ! Quand il faudrait apprendre la magie et aveugler le monde par nos sorcelleries et nos incantations, nous sommes prêtes à voler avec les oiseaux, à nous faire magiciennes, à courir comme des biches pour venir à ton aide, dans l’espoir d’amener le roi auprès de notre lune, et de le faire venir auprès de toi pour servir d’escabeau à tes pieds. » Roudabeh sourit avec ses lèvres de rubis, et, penchant ses joues de safran vers l’esclave, la belle lui dit : « Si tu fais réussir cette ruse, tu auras planté un arbre puissant, qui portera son fruit ; il portera tous les jours des rubis, et l’intelligence saura les recueillir dans son sein. »



LES ESCLAVES DE ROUDABEH VONT VOIR ZAL-ZER

Les esclaves la quittèrent en courant, et, dans leur désespoir, s’appliquèrent à leur ruse. Elles s’ornèrent de brocarts de Roum, et mirent des roses dans les boucles de leurs cheveux. Toutes les cinq se rendirent sur le bord de la rivière, embellies de couleurs et de parfums comme le gai printemps. C’était le mois de Ferwerdin et le commencement de l’année. Le camp de Zal était posé sur le bord de la