Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/282

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nairement trop lente à ton gré, se hâte ce jour-là. Le ciel, quand il entend le sifflement de ta massue, n’ose faire avancer les astres. Ta justice fait fleurir la terre entière, l’esprit et la prudence sont tes supports. Ta justice rend heureux tous les hommes, elle s’étend sur toute la terre et sur le siècle entier ; il n’y a que moi qui n’y ai aucune part, quoique je sois un membre de ta famille. J’ai été élevé par un oiseau, j’ai mangé de la poussière, personne n’est mon égal dans le combat. Je n’ai conscience d’aucun crime qui donne à qui que ce soit le pouvoir de me faire du mal, si ce n’est peut-être d’avoir pour père Sam le brave, quoique cette origine ne m’ait pas procuré beaucoup de gloire. Aussitôt que ma mère m’a mis au monde, tu m’as rejeté, tu m’as exposé sur la montagne. Tu as livré ton nouveau-né aux douleurs, tu as jeté au feu un enfant qui devait croître. Je n’ai pas vu de berceau, ni de sein plein de lait ; aucun parent n’a eu soin de moi ; lu m’as porté sur la montagne, tu m’as jeté là, tu as ravi mon cœur à toute tendresse et à tout repos ; tu as lutté contre Dieu le créateur, car d’où viennent la couleur blanche et la couleur noire ? Maintenant que Dieu le créateur m’a fait grandir et qu’il a jeté sur moi l’œil de sa toute-puissance, je possède des honneurs, du courage, une épée de brave et un ami comme le roi de Kaboul, qui a un dia-