Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/292

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ché à notre égard, brille de nouveau pour nous. » Sindokht lui dit : « Su tu tiens à ta vie, prodigue tes richesses. Mais il ne faut pas que tu traites durement Roudabeh, pendant que je cherche un remède à nos maux. Je n’ai dans ce monde qu’un seul bien en partage, c’est sa vie ; tu m’en réponds aujourd’hui. Je n’ai aucun souci de moi-même, c’est pour elle que je suis ainsi en peine et en angoisse. » Elle lui fit jurer un grand serment, puis elle se prépara courageusement à son entreprise. Elle se vêtit de brocart et d’or, et couvrit son sein de perles et de rubis précieux ; elle prit dans le trésor de Mihrab trois cent mille pièces d’or pour les présenter à Sam ; on amena deux fois trente chevaux arabes et persans aux caparaçons d’argent, et soixante esclaves avec des colliers d’or, tenant chacun en main une coupe d’or pleine de musc et de camphre, de rubis et d’or, de turquoises et de pierreries de toute espèce ; puis cent dromadaires femelles au poil roux, et cent dromadaires de charge bons coureurs. Puis on apporta une couronne digne d’un roi, ornée de pierres fines, et des bracelets, des colliers, des boucles d’oreilles et un trône d’or semblable au firmament, incrusté de pierreries de toute espèce, large de vingt palmes royales et de la hauteur d’un homme à cheval qui tient haut la tête. Enfin on amena quatre éléphants indiens, que l’on chargea d’étoffes et de tapis.