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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/303

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tion, tu en trouveras un de moins ; si tu comptes de nouveau, tu en trouveras trente. »

Le quatrième lui dit : « Tu vois un jardin rempli de verdure et de sources : un nomme fort, portant une faux bien aiguisée, y entre brusquement, et fauche également ce qui est vert et ce qui est sec ; si tu implores sa pitié, il ne t’écoute pas. »

Le cinquième dit : « Voilà deux hauts cyprès qui sortent d’une mer orageuse comme des roseaux. Un oiseau y établit sa demeure ; il se perche sur l’un le soir, sur l’autre le matin. Quand il s’envole du premier, toutes les feuilles se sèchent ; quand il se place sur le dernier, elles exhalent un parfum de musc. De ces deux arbres l’un est tristement desséché, l’autre toujours vert. »

Un sixième lui dit : « J’ai trouvé une ville bâtie sur un rocher. Des hommes en sont sortis et ont choisi dans la plaine un hallier. Ils y bâtissent des édifices dont les toits s’élèvent jusqu’à la lune ; les uns parmi eux deviennent esclaves, les autres deviennent rois ; le souvenir de leur ville s’est effacé de leur cœur, et personne n’en parle plus. Tout à coup vient un tremblement de terre qui fait disparaître le pays entier, leur fait sentir le besoin de la ville, et fait naître en eux des pensées durables. Cherche bien en toi-même le sens de ces paroles, et fais-le connaître devant les grands.