Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/309

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trer avec eux, il chercha des yeux lequel d’entre eux était un guerrier de renom, un cavalier maniant bien les rênes et tenant haut la tête ; ce fut sur celui-là qu’il s’élança tout à coup, et le brave s’enfuit devant lui. Zal sortit de la poussière comme un léopard, saisit son ennemi par la ceinture et l’enleva de la selle si lestement, que le roi et son armée en restèrent étonnés. Tous les braves proclamèrent d’une voix que jamais on ne verrait l’égal de Zal, et Minoutchehr lui dit : « Ô jeune homme plein de cœur, puisses-tu rester heureux pendant toute ta vie ! La mère de quiconque voudra te combattre devra teindre sa robe en couleur de deuil. Jamais lionne n’enfantera un héros tel que toi. Que dis-je ? il faut le compter parmi les crocodiles. Heureux Sam le preux, de laisser dans le monde comme souvenir un fils si brave et si bon cavalier ! »

Le puissant roi et tous les Pehlewans et les vaillants guerriers le bénirent. Les grands entrèrent dans le palais du roi, les reins ceints et le casque en tête, et le roi du monde choisit pour Zal un présent dont tous les grands s’émerveillèrent, une couronne précieuse et un trône d’or, puis des coupes magnifiques, des esclaves, des chevaux et des choses précieuses de toute espèce. Il donna tout cela à Zal le Sipehbed, et le fils de Sam baisa la terre devant lui.