Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/55

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et son petit-fils marchait devant lui au milieu des combattants. Le Div noir s’avança tremblant et en crainte, et fit voler la poussière vers le ciel ; le roi s’aperçut que les hurlements des animaux avaient émoussé les griffes du Div. Les deux armées se rencontrèrent, les Divs tremblèrent devant les bêtes féroces, Houscheng étendit ses mains comme un lion, et rendit la terre étroite au vaillant Div. Il lui arracha la peau de la tête aux pieds et coupa sa tête monstrueuse ; il le jeta sous ses pieds, et le foula comme une chose vile, dont la peau était en lambeaux, dont la vie était partie. Kaïoumors ayant ainsi achevé la vengeance qu’il avait désirée, sa vie s’en alla, il mourut, et le monde resta vide de lui.

Regarde ! qui pourrait atteindre une gloire égale à la sienne ? Il avait amassé les biens de ce monde trompeur ; il avait montré aux hommes le chemin des richesses, mais il n’en avait pas joui. Le monde n’est qu’un rêve qui passe, et ni le bonheur, ni le malheur ne durent.