Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/58

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noir qui se mouvait avec rapidité. Sur sa tête brillaient deux yeux, comme deux fontaines de sang ; le monde devint noir par la fumée de sa gueule. Houscheng le regarda avec prudence et attention, il prit une pierre et s’avança pour le combattre. Il lança la pierre de sa force de héros, et le serpent qui brûlait le monde s’enfuit devant le roi qui cherchait la possession de la terre. La petite pierre frappa sur une grande, l’une et l’autre furent brisées, mais une étincelle jaillit du choc et son éclat rougit le cœur de la pierre. Le serpent ne fut pas tué, mais le feu était sorti de la pierre où il était caché ; et aussi souvent que quelqu’un frappait une pierre avec du fer, il en jaillissait une étincelle. Le roi du monde fit des prières devant le Créateur et chanta ses louanges, parce que Dieu lui avait ainsi donné l’étincelle, et il ordonna que dans les prières on se dirigerait vers le feu en disant : « C’est l’étincelle donnée de Dieu ; adore-le, « si tu es sage. » Et lorsque la nuit vint, il alluma un feu haut comme la montagne, le roi avec son peuple l’entourèrent, et firent une fête de cette nuit, en buvant du vin. Sedeh est le nom qu’il donna à cette fête brillante, et elle reste encore comme un souvenir de Houscheng. Puisse-t-il y avoir beaucoup de rois tels que lui ! Il se plaisait à civiliser les hommes, et sa mémoire est restée chérie parmi eux. Avec le pouvoir que Dieu lui avait donné, et avec sa puis-