Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/78

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titre de roi de l’Iran. L’homme à face de serpent vint dans l’Iran, rapide comme le vent, pour se mettre la couronne sur la tête ; il rassembla une armée de toutes les provinces de l’Iran et de l’Arabie. Il tourna son regard vers le trône de Djeinschid, il prit le monde comme une bague pour le doigt. La fortune abandonna Djemschid, et le nouveau roi le serrant de près, il s’enfuit et lui laissa le trône et la couronne, le pouvoir, la tiare, le trésor et l’armée ; il disparut, et le monde devint noir pour lui, quand il eut abandonné à Zohak son trône et son diadème.

Durant cent ans, personne dans le monde ne le vit ; il avait disparu des yeux des hommes ; mais, dans la centième année, ce roi infidèle à la pure doctrine apparut un jour sur le bord de la mer de Chine. Zohak le saisit à l’improviste, et ne lui accorda pas un long délai ; il le fit scier en deux, et délivra le monde de lui et de la peur qu’il inspirait. Djemschid s’était caché pendant quelque temps devant l’haleine du serpent, mais à la fin il ne put se soustraire à lui.

Ainsi disparut son trône royal et sa puissance ; le sort le brisa comme une herbe fanée. Qui était plus grand que lui sur le trône des rois ? Mais quel fruit lui revint d’avoir supporté tant de soucis ? Sept cents ans avaient passé sur lui, et lui avaient apporté tout bonheur et tout malheur. À quoi