Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/96

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son fils et on tâcha de le gagner par de bonnes paroles. Ensuite le roi demanda à Kaweh de confirmer la déclaration des grands ; Kaweh la lut, et se tourna rapidement vers les anciens de l’empire, en criant : « Ô complices du Div, qui avez arraché de votre cœur toute crainte du maître du ciel, vous vous êtes tournés vers l’enfer, vous avez asservi vos âmes à ses ordres. Je ne signerai pas cette déclaration, et je ne me mettrai pas en peine du roi. » Il se leva en criant et tremblant de colère, il déchira la déclaration et la jeta sous ses pieds ; puis, précédé de son noble fils, il sortit de la salle en poussant dans les rues des cris de rage.

Les grands témoignèrent leur respect au roi, disant : « Ô roi glorieux de la terre ! aucun vent malfaisant n’ose souffler du ciel sur ta tête au jour du combat. Pourquoi as-tu reçu avec honneur devant toi Kaweh à la parole grossière, comme s’il était un de tes amis ? Il déchire notre déclaration, qui nous liait à toi ; il s’affranchit de l’obéissance envers toi. Il s’est retiré le cœur et la tête remplis du désir de la vengeance ; on dirait qu’il a pris le parti de Feridoun. Jamais nous n’avons vu une chose plus affreuse ; nous en sommes restés stupéfaits. » Le roi glorieux leur répondit vivement : « Vous allez entendre de moi une chose étonnante. Lorsque Kaweh parut sous la porte, et lorsque mes deux oreilles ont été frap-