Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/123

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lastiques le cèderaient à nos naturalistes, dans l’art d’embrouiller les questions par l’enchevêtrement sans fin des éternels distinguo.

Pourquoi tant d’insistance à la soutenance d’une thèse où la science a sans doute un haut intérêt à faire la lumière, mais où toutes ces controverses passionnées ne tournent qu’à la dissociation des hommes, par la surexcitation d’un sot orgueil, d’une part, et l’aigreur contre l’injustice, de l’autre ? N’y a-t-il pas une foule d’autres questions scientifiques dont la solution intéresse autrement l’avenir de l’humanité et les progrès de la civilisation ? Mais il est inutile de s’arrêter à des considérations de cette nature. Il vaut mieux suivre l’illustre savant dans son argumentation laborieuse et voir comment il continue sa démonstration.

Après avoir mis en doute la fécondité normale des métis entre eux, il aborde la thèse de leur infériorité intellectuelle et morale. Passant avec dextérité sur tout les points difficiles, il se contente de citer M. Boudin. « Les métis, dit celui-ci, sont souvent inférieurs aux deux races mères soit en vitalité, soit en intelligence, soit en moralité.

« Ainsi les métis de Pondichéry, connus sous le nom de Topas, fournissent une mortalité beaucoup plus considérable non-seulement que les Indiens, mais encore que les Européens, quoique ces derniers meurent incomparablement plus dans l’Inde qu’en Europe. Il y a longtemps déjà que la Revue coloniale a publié sur ce point des documents positifs. Voilà pour la vitalité.

« À Java, les métis de Hollandais et de Malais sont tellement peu intelligents qu’on n’a jamais pu prendre parmi eux un seul fonctionnaire, ni un seul employé. Tous les historiens hollandais sont d’accord sur ce point. Voilà pour l’intelligence.