Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/152

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sance ? Mais telle est leur logique, qu’après avoir reconnu que cinq procédés, appliqués l’un après l’autre, ne donnent que des résultats contradictoires, non-seulement dans un même groupe, mais le plus souvent sur le même individu, ils affirment néanmoins que c’est de l’ensemble de ces mêmes procédés que doit sortir la vérité que l’on cherche.

Citons encore une autre méthode beaucoup plus répandue que celle de Blumenbach. C’est l’angle facial de Camper. « Le caractère sur lequel repose la distinction des nations, dit l’auteur, peut être rendu sensible aux yeux, au moyen de deux lignes droites, l’une menée du conduit auditif à la base du nez, l’autre tangente, en haut, à la racine du front et, en bas, à la partie la plus proéminente de la mâchoire supérieure. L’angle qui résulte de la rencontre de ces deux lignes, la tête étant vue de profil, constitue, on peut dire, le caractère distinctif des crânes, non seulement quand on compare entre elles plusieurs espèces d’animaux, mais aussi quand on considère les diverses races humaines. »

Par cette méthode, Camper croyait pouvoir conclure que la tête du Noir africain, ainsi que celle du Kalmouk, présente un angle de 70 degrés, tandis que celle de l’Européen en offre un de 80. « C’est de cette différence de dix degrés, dit-il, que dépend la beauté plus grande de l’Européen, ce qu’on peut appeler sa beauté comparative ; quant à cette beauté absolue qui nous frappe à un si haut degré dans quelques œuvres de la statuaire antique (comme dans la tête de l’Apollon et dans la Méduse de Soriclès) elle résulte d’une ouverture encore plus grande de l’angle qui, dans ce cas, atteint jusqu’à 100 degrés. »

On a émis diverses opinions sur ce procédé comme sur celui de Blumenbach. Des modifications de détails y ont été appliquées par Owen, Bérard, Jacquart, M. Topinard