Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/154

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du blanc était plus grand que celui du noir, Saumarez suivant Broca[1], essaya le premier de jauger les crânes en les remplissant d’eau. Ce premier moyen fut considéré comme incorrect. W. Hamilton essaya le jaugeage par le sable fin, sec et homogène. Tiedemann y substitua le mil ; enfin, on y a employé les grains de moutarde blanche, le mercure, le plomb de chasse, la graine de lin, etc.

Pas plus que les mesures angulaires, l’opération du jaugeage n’offre de résultat sérieux. « Faites cuber le même crâne suivant le même procédé par deux personnes successives, dit Broca, et vous pouvez obtenir ainsi des différences de plus de 50 centimètres cubes. Enfin ce qui est pis encore, faites cuber plusieurs fois de suite le même crâne par la même personne et vous pourrez encore obtenir des différences presque aussi grandes que dans le cas précédent[2]. »

Il n’est pas nécessaire de continuer l’exposition théorique des différents procédés craniométriques employés simultanément ou isolément dans les investigations anthropologiques. Il faudrait pour cela entrer dans des détails que ne comporte pas le caractère de cet ouvrage. Il suffit de savoir que les méthodes adoptées comme les meilleures par les uns sont discutées et souvent repoussées par les autres, soit dans leur portée scientifique, soit dans les applications qui en sont faites. Chacun trouve des arguments tout aussi valables et pour l’attaque et pour la défense. L’école anthropologique allemande n’est pas toujours d’accord avec l’école française ou américaine. Les partisans d’une même école sont encore moins disposés à s’entendre.

Nous n’avons jusqu’ici parlé, en fait d’essais anthropométriques, que de la craniométrie, parce que c’est l’étude qui défraye la meilleure partie de toutes les discussions ;

  1. Mém. d’anthr., t. IV, p. 8.
  2. Ibidem, p. 5.