Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/240

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coïncidence positive entre ces bosses frontales dont l’aspect nous impressionne tant et les faits dont elles paraissent être les signes ; mais c’est bien ici le cas d’invoquer la loi de la corrélation des caractères. Il arrive bien rarement que ces protubérances du crâne ne soient pas l’indice de grandes dispositions intellectuelles, que les fonctions du cerveau aient été bien exercées ou non. Toutes les fois qu’on rencontre un individu avec un tel signe sur son front, on peut bien affirmer que s’il n’est pas une puissance, il a au moins toute l’étoffe nécessaire pour le devenir : l’intelligence et la volonté ! Puissance essentiellement libre et indépendante, d’ailleurs, capable d’autant de bien que de mal, mais la seule qui accorde à l’homme le privilège de dominer ici-bas. Sans doute, elle reste souvent latente, et meurt avec l’agent qui aura passé inutile sur la terre, dans l’ignorance de sa propre force et de son haut prestige ; mais c’est comme ces matières inflammables qui s’évaporent lentement dans l`espace tranquille, quand elles pourraient embraser le monde si une seule étincelle y tombait. Cette étincelle ici, c’est l’instruction. Le jour ou les Noirs seront instruits ; que l’idée, enfermée en ces larges fronts aux bosses superbes, sera mise en fermentation par le levain que composent pour l’esprit les signes mystérieux de l’alphabet, il sera l’heure de comparer les races humaines, avec leurs aptitudes respectives. Agir dès maintenant, dans la recherche d’un résultat sérieux, mais en jugeant les arbres selon les fruits qu’ils ont portés, c’est illogique et prématuré. Cependant, d’ores et déjà, on sent que l’œuvre se réalise lentement, invisiblement. C’est comme la fleur encore enfermée en son calice, ayant sa corolle enroulée ses pétales pleins de sève ; les pistils et les étamines frissonnant dans leur amour occulte : fleur vraiment riche d’espérance, mais qui n’attend que les rayons du soleil pour y puiser d’abord le parfum et la