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IV.

LE CERVEAU ET L’INTELLECT.


De toutes les études biologiques, la plus intéressante est sans contredit la physiologie du système nerveux. C’est un champ plein de surprises et de prestigieux enchantements pour l’esprit. L’étude particulière du cerveau est surtout celle qui nous remue le plus. Nul ne l’aborde sans un certain tressaillement, sans une émotion confuse, indéfinissable. C’est qu’en touchant à ces notions positives que la science, depuis Haller jusqu’à Claude Bernard, expose avec une clarté et une précision chaque jour plus complètes et plus étonnantes, l’intelligence humaine sent mystérieusement qu’elle opère sur elle-même et accomplit une réelle introspection.

« Qui donc ne serait pas profondément ému, dit le professeur Huschke, à l’idée de ce siège de l’âme et de la pensée ? Nous demeurons interdits en face du sanctuaire au sein duquel agissent et se meuvent les forces de l’esprit, en face des formes énigmatiques qui, dans tous les modes de la vie et du mouvement, dans tous les actes et dans toutes les aspirations du genre humain, ont rempli mystérieusement leur rôle, depuis les origines jusqu’au temps où nous sommes. »

Cette étude intime de l’être qui cherche a connaître et raisonner sa propre nature a certainement un attrait exquis et troublant dans la psychologie, l’ancienne psychologie spiritualiste, où l’homme commence par se regarder comme un ange et ne s’occupe de ses facultés qu’en les considérant comme des gerbes émergeant d’une source divine, ces facultés étant irréductibles et immortelles tout aussi bien que l’âme dont elles sont la manifestation trans-