Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/381

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on ne rencontre que des femmes avec cette couleur qui tourne au jaune lavé. Cela s’explique assez facilement. Parvenus à une certaine période de leur développement national, les Égyptiens ont du naturellement contracter les habitudes de l’exogamie, lesquelles consistent à rechercher ses femmes parmi une autre tribu ou même une autre race. En lisant John Lubbock[1], Tylor[2], ou Herbert Spencer[3], nous voyons comment se produisent régulièrement ces phénomènes sociologiques dans l’évolution de la plupart des agglomérations humaines. L’enlèvement des Sabines, si célèbre dans l’histoire romaine, est un fait caractéristique qui s’est effectué moins bruyamment peut-être, mais généralement dans la vie de chaque société grandissante. De là vient sans doute un autre fait que tout le monde connaît, c’est que primitivement l’institution du mariage a été une sorte de servage de la femme. N’est-ce pas une chose fort naturelle et simple quand on se rappelle la grossièreté des hommes encore impolicés ?

Nec commune bonum poterant spectare, neque ullis
Moribus inter se scibant, nec legibus uti[4].

Ce n’est pas qu’à l’époque où nous examinons les Rétous, ils fussent encore à cet état primitif auquel fait allusion le poète latin. Mais ce fait de ne rencontrer parmi eux que des femmes, comme spécimen d’une race étrangère, nous paraît, à l’aide de ces rapprochements, comme la simple continuation d’une ancienne habitude. La présence d’un tel cas constaté en signes palpables sur les monuments de l’antique Égypte, confirme donc positivement ma thèse, à savoir que les anciens Égyptiens étaient de race noire.

  1. Les origines de la civilisation.
  2. La civilisation primitive.
  3. Principes de sociologie.
  4. Lucrèce, De natura rerum, liv. V, vers 955 et 956.