Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demment du type syrien. Dans l’homme, on distingue, au premier coup d’œil, un ton de grande fierté : ce n’est pas cette fierté farouche qui caractérise le Peau-Rouge, mais celle un peu vantarde de l’Africain. Il regarde devant lui avec un air superbe ; et l’artiste y a mis toute la somme de vie dont une œuvre d’art est susceptible. Le regard de la femme décèle plutôt la timidité. On sent qu’elle est humble et soumise ; on la dirait tremblante sous l’influence du respect qu’impose la présence de son seigneur et maître !

Pour terminer notre course à travers les monuments égyptiens, nous renverrons le lecteur à l’ouvrage de François Lenormant. Il y trouvera une gravure reproduisant les traits de la reine Nofri-t-ari, laquelle est toujours représentée avec la chair peinte en noir. C’est une Éthiopienne, mais quelles belles formes ! Une autre gravure non moins intéressante est celle d’un bas-relief de Medinet-Abou ; elle représente Râ-mes-sou III, rentrant vainqueur de sa dernière guerre contre les Lybiens. Quoique moins foncé que Nofri-t-ari, le Pharaon est encore peint en nuance noire et tous les détails de son profil sont rendus avec la plus vive expression. Ce bas-relief est un véritable chef-d’œuvre.

En Somme, on ne visite jamais un musée égyptien, on ne parcourt jamais un recueil de monuments de l’antique Égypte, sans en sortir avec la conviction invincible qu’on s’est trouvé en face d’un peuple de race noire. Il faut toute l’obstination du parti pris ou toute la puissance de l’illusion pour inspirer une idée contraire,

« L’Égypte est toute d’Afrique et non d’Asie. »

Ainsi s’est exprimé l’illustre Champollion, et il ne se trompait pas. Il aimait trop passionnément ce monde qu’il a révélé à la science moderne pour le mal regarder et ne pas y voir clair.

Partout, en effet, c’est la couleur noire, les teintes som-