admirablement affiné en eux, sans rien perdre de son caractère fondamental, avait embelli d’une manière surprenante. Il a pu même atteindre aux belles formes qu’on admire dans Rhâmes-sou II ou Nofri-t-ari. Je joins intentionnellement ces deux types de l’ancienne race nilotique ou nigritique, parce qu’il n’est plus possible de nier aujourd’hui la communauté d’origine des anciens habitants de l’Égypte et de l’Éthiopie. Admirable harmonie de la science, où tout s’enchaîne et où chaque nouvelle vérité sert à rendre plus saisissante une vérité d’un autre ordre ! C’est ainsi que la théorie darwinienne, suffisamment étudiée, concourt à prouver l’origine purement africaine des Rétous. Cette même preuve, c’est-à-dire l’existence d’un peuple de race noire, ayant eu primitivement des formes grossières, mais ayant pu évoluer, avec la civilisation, vers des formes plus belles, confirme l’espérance de toutes les races arriérées. Elle leur montre un horizon bien vaste, ou par la persévérance de la volonté, par la constance de leurs efforts, elles trouveront la voie qu’il leur faut pour suivre les sentiers du progrès et de la civilisation, et obtenir enfin leur régénération physiologique et morale.
Mais là ne s’arrêtent pas toutes les difficultés. On peut parfaitement formuler une autre objection : en admettant que l’ancienne race égyptienne était noire, comme tant de probabilités le font actuellement supposer, comment expliquer la dégénération dans laquelle sont tombées ses congénères ou ses descendants, au point de laisser disparaître entièrement la vieille civilisation qui florissait avec tant d’exubérance sur les bords du Nil ? Comment cette même race, dont les Coptes sont les représentants abâtardis par le mélange d’autres peuples et la décadence sociale, a-t-elle pu oublier sa gloire passée au point de n’offrir actuellement, dans les régions de l’Afrique, aucune trace des aptitudes merveilleuses de ses ancêtres ? Ne dirait-on pas que