Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/56

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toire naturelle. — C’est le pivot autour duquel tourne toute la science, présentant ses faces multiples et complexes, sombres ou brillantes, selon le prisme à travers lequel on la considère.

Les premiers naturalistes qui abordèrent l’étude des formes et de l’organisation des êtres vivants ont dû se trouver en face de difficultés nombreuses. La tâche dut être encore plus ardue, lorsqu’il a fallu donner à leurs recherches un caractère scientifique, ordonner leurs diverses observations de telle sorte qu’elles concourussent à présenter un faisceau de notions harmoniques, en dévoilant à l’esprit une conception claire et logique des choses ainsi que de l’ordre dans lequel elles doivent être embrassées. L’immortel philosophe de Stagire, en réunissant les matériaux à l’aide desquels il a écrit son Histoire des animaux, a certainement le mérite d’avoir jeté les premières assises d’une science où se sont rencontrés tant et de si grands esprits, depuis Dioscoride et Pline jusqu’à Cuvier et M. de Quatrefages, en passant sur foule d’autres noms qui font la gloire de l’espèce humaine. Mais si Aristote a créé l`histoire naturelle, s’il lui a communiqué tout l’attrait qui en fait la plus noble occupation de l’intelligence, il ne lui a pas, du même coup, imprimé ce caractère positif, systématique, sans lequel les notions les plus précises perdent leur valeur et se confondent dans un dédale inextricable. Chose étonnante ! Tandis que bien des gens font encore du grand Stagirite un dévot du syllogisme, comme s’il ne se serait jamais complu que dans les termes enchevêtrés de la déduction classique, son Histoire des animaux, où il a fait une application merveilleuse de la méthode expérimentale, ne manque son plein effet que par l’absence d’une généralisation catégorique.

Pline n’y réussit pas mieux. En passant par Conrad Gesner, Aldovrande, Césalpin et Rondelet, il a fallu que