Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/602

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Une longue énumération n’est aucunement nécessaire. Pour ce qui a trait aux conquêtes matérielles réalisées sur notre globe, nul de ceux qui ont étudié l’archéologie et les antiquités égyptiennes n’ignore la grande part d’initiative que ce peuple industrieux a eue dans tous les genres de travaux. Les différentes sortes de fabrications manuelles dont la connaissance a été de la plus grande utilité pour le développement des sociétés humaines ont été généralement inventées en Égypte ou en Éthiopie. L’on y découvre les traces de tous les métiers, de toutes les professions. Jamais le génie des constructions n’a été porté plus loin ; jamais avec des moyens aussi élémentaires on n’a tiré des effets aussi magnifiques dans le domaine de l’art. Les monuments de l’Égypte semblent braver le temps pour immortaliser le souvenir de ces populations, noires vraiment remarquables par leurs conceptions artistiques. Là, l’imagination, planant dans un océan de lumière, a enfanté tout ce qu’on a vu de plus splendide, de plus grandiose dans le monde. Il est bien établi qu’aucune école sculpturale ou architectonique n’égalera jamais la hardiesse de l’ancien canon égyptien, dont les proportions gigantesques et la netteté des lignes défient toute imitation. Sous le ciel clair de l’Attique, rencontrera sans doute des formes délicates et pures où le fini de l’exécution excite dans l’âme une douce impression de sérénité ; mais ce n’est plus cette grandeur majestueuse qui vous écrase l’esprit, tout en vous inspirant un sentiment d’invincible fierté, à la contemplation de ces masses colossales que la volonté humaine a su plier à ses caprices !

Pour ce qui s’agit du développement intellectuel de l’humanité, il n’existe de doute dans l’esprit de personne la-dessus : nous devons à l’Égypte tous les rudiments qui ont concouru à l’édification de la science moderne. La seule chose que l’on pourrait croire étrangère à la civilisa-