Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/61

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débat encore la science, malgré le ton dogmatique de quelques-uns de ses interprètes, nous réussirions du premier coup à dévoiler l’inanité de toutes ces conclusions prétentieuses qui tendent à établir que certaines races sont supérieures à d’autres. Mais à quoi bon ? Les arguments abondent ; et nous ne nous sommes complu dans une exposition si explicite, que dans le but de mettre tout le monde à même de bien discerner les questions à discuter. Passons plutôt à un autre ordre de faits, où la discussion revêt un vif et réel intérêt.

II.

DÉFINITIONS DE L’ESPÈCE.


Sans nous enrôler sous une bannière quelconque, il faut pourtant aborder la question si controversée de l’espèce et de la race, où toutes sortes de lumières semblent avoir été faites, mais où nous voyons les deux camps toujours prêts à s’ébranler, masses mouvantes ou l’on se décoche des traits aigus, tout en se traînant dans la poussière. Tels les héros d’Homère, insatiables de gloire et de carnage, s’assénaient de rudes coups dans la mêlée horrible, ou tels plutôt les Lilliputiens turbulents échangeaient de longs coups dépingles sous les regards goguenards du vieux Swift !

La question est ainsi posée : Y a-t-il une seule espèce humaine ou y en a-t-il plusieurs ?

Comme nous l’avons précédemment observé, les uns n’admettent que la première partie de la question, tandis que les autres soutiennent que c’est à la deuxième partie qu’il faut répondre affirmativement. — Mais ce n’est pas toute la difficulté. Ceux qui adoptent l’unité de l’espèce ne sont nullement d’accord sur la constitution unitaire et, chose plus grave, sur l’origine de leur espèce unique.