Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gens qui ne vivent que de la paix. Alors il se demande avec surprise s’il foule bien la terre où, il y a soixante-dix ans, des masses d’hommes, enivrés par la poudre et le sang, se ruaient insensés les uns contre les autres, dans l’œuvre impie de la destruction. Oui, c’est bien là que le génie de Napoléon hésita devant le destin, que le courage des braves succomba sous le poids du nombre dans un horrible fracas ! Mais tout est calme. La terre reste froide, les oiseaux chantent dans le branchage touffu des arbres. Les champs de Waterloo sont gras ; ils ont été fertilisés par la moëlle des héros ; mais, sans l’histoire, on y passerait indifférent et on ne se souviendrait pas de la grande bataille où se décida le sort du monde ! Ainsi règne la paix sur toutes ces questions qui inspirèrent naguère une humeur belliqueuse à des hommes de science et de vertu. Aujourd’hui les choses ont changé d’aspect. Les esprits plus éclairés aiment mieux se renfermer dans une circonspection intelligente. On reste calme, en affrontant toutes ces discussions où les plus forts se buttent à des difficultés insurmontables et trébuchent dans les sentiers crochus et mouvants des lieux communs.