Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/658

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la plus sotte et inconcevable affirmation ? C’est un nouveau motif de rabattre sur l’importance qu’on s’est habitué à voir dans les sciences exactes, en les considérant comme le signe d’une capacité éminente.

II

PARTICULARITÉS ORGANIQUES.

Il est évident que mieux on examine le sujet que nous étudions, plus on voit l’inconsistance des théories qui ont généralement régné dans la classification noologique des races humaines ; plus les genres de preuves dont on s’est servi pour formuler cette étrange classification paraissent illogiques. Aussi, y a-t-il lieu d’affirmer que toutes les conclusions admises dans le sens d’une infériorité native des noirs vis-à-vis des blancs est radicalement fausse. Personne ne s’est avisé de faire une étude sérieuse sur cette question, la plus délicate et la plus importante qui puisse se présenter devant la science. Lorsqu’il s’agit de proclamer des vérités qui doivent influer si directement sur les relations des hommes, dans l’univers entier, devait- on se contenter des procédés imparfaite et insignifiants, qui constituent les seules bases de la doctrine de l’inégalité des races ? Ne pourrait-on pas demander autre chose à des savants qui prêchent leur supériorité à si haute voix ? Les anthropologistes, surtout, sont censés faire de la science positive, de la science expérimentale. Dans leur gravité imperturbable, ils pèsent les cerveaux et imaginent journellement mille méthodes ingénieuses pour opérer le cubage de l’encéphale. Ils mesurent l’angle facial en dix façons diverses, étudient les dimensions du nez, les courbes de l’arcade zigomatique, la proclivité des mâchoires et le reste, avec des instruments si beaux, si perfectionnés qu’ils font plaisir à voir. Malheureusement, dans les inves-