Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/669

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
CONCLUSION.


Άγαπα̃τε α̉λλήλους…
(Saint Jean, ch. XIII).
Tous les hommes sont l’homme.
(Victor Hugo).


Après avoir passé en revue tous les arguments que l’on pourrait mettre en avant pour soutenir la doctrine de l’inégalité des races humaines, il semble qu’aucun ne résiste au plus simple examen. Sans doute, y en a-t-il plusieurs que nous avons involontairement omis, dans cette course attristante, à travers les erreurs et les préjugés répandus depuis si longtemps dans un grand nombre d’esprits qu’il leur est impossible de revenir à des conceptions plus logiques et plus justes. Cependant quand on a marché beaucoup, ayant gravi bien des sommets et franchi bien des précipices, il arrive un moment où l’on éprouve le besoin de s’arrêter et de respirer. Parvenu à une certaine hauteur, on s’aperçoit qu’on a parcouru un assez long espace et, embrassant du regard tout le trajet accompli, on contemple avec un soulagement délicieux les étapes de la route. On est convaincu que des sentiers obscurs restent encore inexplorés ; mais l’ensemble du panorama suffit largement pour offrir à l’esprit toute la netteté désirable dans l’appréciation du terrain où l’on a établi ses investigations. Tel est le sentiment que j’éprouve, en fermant la série des discussions qu’il fallait entamer sur les diverses notions scientifiques qu’une fausse interprétation semblait rendre favorables à la thèse de l’inégalité des races humaines.

En récapitulant toutes les objections qui ruinent, pour ainsi dire, dans leur fondement essentiel tous les systèmes de hiérarchisation qu’on a essayé d’instituer parmi les divers groupes de l’humanité, il est permis d’affirmer que