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La couleur du nègre provient d’une couche de pigment qui se trouve disposée en fines granulations dans les cellules épithéliales du réseau de Malpighi, en contact immédiat avec le derme. On sait que ce réseau muqueux a une autre couche ou les cellules sont sans noyaux ou à noyaux sans granulations pigmentaires ; après celle-ci vient la couche cornée ou épidermique, formée de cellules lamelleuses minces, très adhérentes entre elles, généralement sans noyaux (Ch. Robin)[1] ou laissant apercevoir des traces de noyaux par la réaction de l’acide acétique (Leydig)[2]. Le pigment colorant est lui-même composé d’une substance organique qui est la mélanine. Cette substance ne se dissout qu’à chaud dans la potasse pure, en dégageant de l’ammoniaque ; l’acide chlorhydrique l’en précipite en flocons qui, à leur tour, se dissolvent à froid dans la potasse. Nul autre agent ne la dissout. On peut donc se demander comment elle a pu colorer cette prétendue huile noire qu’exsude la peau du nègre. Y a-t-il dans l’organisme de l’Éthiopien un laboratoire spécial où la potasse pure se trouve en quantité et énergie suffisantes pour opérer cette dissolution de la mélanine, laquelle, jointe à un flux merveilleux de matières sébacées, composerait cette huile dont parle Virey ? Mais la mélanine dont la composition chimique est très peu stable, comme toutes les substances organiques, se conserverait-elle alors assez invariable dans les cellules épithéliales pour donner à la peau du noir cette coloration remarquable, qui ne pâlit que dans les cas morbides, dans les grandes émotions, ou par suite d’un séjour trop prolongé dans les climats froids et humides ?

Il est certain que Virey, en s’exprimant comme nous l’a-

  1. Dict. de médecine de Littré et Ch. Robin, 13e édit.
  2. Franz Leydig, Anatomie comparée de l’homme et des animaux.