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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/15

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-relle. L’homme est ainsi fait, qu’il juge souvent comme impossible ce qui pourrait lui être funeste ou seulement désagréable, et dans sa tête il trace aux événements une marche à sa guise ; puis vient la réalité et ce bel avenir d’illusions est évanoui.

Un avis du général Uhrich, commandant supérieur de la place, fit prévoir que des hostilités contre la ville étaient probables et que des événements graves étaient proches.

Voici ce que le général fit afficher dans la matinée du 10 août :

«AUX HABITANTS DE STRASBOURG !»

« Des bruits inquiétants, des paniques ont été répandus ces jours derniers, involontairement ou à dessein, dans notre brave cité. Quelques individus ont osé manifester la pensée que la place se rendrait sans coup férir.

« Nous protestons énergiquement, au nom de la population courageuse et française, contre ces défaillances lâches et criminelles.

« Les remparts sont armés de 400 canons. La garnison est composée de 11,000 hommes, sans compter la garde nationale sédentaire.

« Si Strasbourg est attaqué, Strasbourg se défendra tant qu’il restera un soldat, un biscuit, une cartouche. «Les bons peuvent se rassurer ; quant aux autres, ils n’ont qu’à s’éloigner.

« Strasbourg, le 10 août 1870.

«Le général de division, commandant supérieur,
« UHRICH.
« Le préfet du Bas-Rhin,
« Baron PRON. »