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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/41

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Depuis la nuit du 15 août, l’ennemi n’avait plus lancé de projectiles dans la place, et l’on essayait de se persuader que le bombardement n’avait eu lieu qu’à l’occasion de la fête de Napoléon et que la population civile n’avait plus rien à redouter de l’artillerie des assiégeants. On n’était pas rassuré pourtant, car de vagues bruits circulaient au sujet de sommations réitérées de se rendre que l’ennemi avait faites, en menaçant du bombardement si ces sommations restaient sans résultat.

Ah ! elles resteront dans la mémoire des Strasbourgeois ces nuits des mois d’août et de septembre de l’année 1870.

Le 18 août, à neuf heures du soir, une détonation terrible retentit dans la ville. C’était un obus que les ennemis envoyaient des alentours.

Puis les projectiles se succédèrent presque sans interruption. Les sifflements stridents se croisaient dans les airs et les obus éclataient dans les rues, sur les maisons, dans les cours avec un bruit épouvantable qui se répétait sourdement dans le silence de la nuit.

À minuit, une vive lueur couvrit tout à coup le quartier du faubourg National ; un immense incendie venait d’éclater dans la rue Sainte-Aurélie, allumé, disait-on, par une bombe tombée dans une grange remplie de foin. Le feu fit des progrès rapides, et en quelques instants une dizaine de bâtiments, composant six ou sept propriétés, ne formèrent plus qu’un seul brasier.

En état de siège l’usage est, paraît-il, de ne pas sonner le tocsin en cas de sinistre ; mais l’organisation du service des incendies permit d’amener promptement des secours, et on se mit courageusement à attaquer les flammes. Les habitants des maisons en feu essayaient encore