Page:Fischer - Études sur Flaubert inédit, 1908.djvu/18

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apparaît. Il voudrait posséder l’âme du duc, mais Arthur prétend ne pas en avoir. Alors Satan le tente par une vierge, une jeune bergère qui tombe amoureuse du duc. Mais celui-ci est incapable d’éprouver un sentiment quelconque et la pauvre fille désespérée se jette dans la mer du haut d’une falaise où, devenue folle, elle l’attendait chaque soir. Le souvenir de Faust peut-être et des réminiscences de vieilles légendes se mêlent à des sentiments de vie intérieure dans cette poésie symbolique, dont la pensée fondamentale ne nous semble cependant pas tout à fait claire. C’est surtout la question : Qu’est-ce que l’âme ? qui revient à chaque moment, ainsi que le désir de l’anéantissement du moi. Tel est le fond psychologique du récit.

Un sujet très étrange se trouve traité dans le conte : Quidquid volueris où Flaubert, selon le second titre, voulait donner une étude psychologique. Il s’agit du problème de l’homme-singe, qui, méprisé, repoussé par tous à cause de ses étrangetés, vit dans une effroyable solitude de cœur à la maison de son maître. Une passion naît en lui pour la jeune femme de celui-ci. Les souffrances du malheureux se terminent dans le meurtre et le suicide. Le dernier chapitre nous dit une conversation dans la famille d’un épicier où l’on s’entretient de cet horrible événement. Les jugements de ces bourgeois, portés sur cet incident qu’ils ne peuvent pas comprendre, se trouvent en contraste avec la profonde pitié que l’auteur a montrée en analysant les sentiments du malheureux.

Les derniers mois de l’année furent consacrés au travail du conte Passion et vertu. Ici pour