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Page:Fitzgerald (trad. Llona 1946) - Gatsby le Magnifique.djvu/87

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capitalistes américains dont, pour peu qu’on les pressât, elles s’avouaient cousines.

En sus de tous ces gens, je me rappelle que Faustina O’Brien vint, au moins une fois, ainsi que les filles Baedeker et le jeune Brewer, celui qui a perdu le nez à la guerre, et M. Albrucksburger et miss Haag, sa fiancée et Ardita Fitz-Peters et M. P. Jewett, naguère président des Anciens Combattants, et miss Claudin Hip, accompagnée d’un homme qu’on disait être son chauffeur, et un prince de quelque chose, qu’on appelait le Duc, et dont j’ai oublié le nom en admettant que je l’aie jamais connu.

Tous ces gens vinrent chez Gatsby cet été.

À neuf heures, un matin de la fin de juillet, la somptueuse auto de Gatsby monta avec des embardées la rocailleuse allée conduisant à ma porte et lança une bouffée de mélodie de sa trompe à trois notes. C’était la première fois que Gatsby me rendait visite, bien que j’eusse assisté à deux de ses garden-parties, volé dans son hydroplane et, sur ses instances, fait un fréquent usage de sa plage.

— Bonjour, vieux frère, comme vous déjeunez aujourd’hui chez moi, j’ai pensé que nous pourrions aller ensemble à New-York.

Il se tenait en équilibre sur le marche-pied de sa voiture, avec cette aisance de mouvements qui est si essentiellement américaine — qui vient, je le suppose du moins, de ceci que nous n’avons jamais eu à soulever des fardeaux dans notre jeunesse et, da-