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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/112

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LA FIN DU MONDE

coup plus rares et l’atmosphère y est plus sèche ; les phénomènes d’évaporation et de condensation s’y effectuent plus rapidement qu’ici ; les neiges polaires montrent, suivant les saisons, une variation beaucoup plus étendue que les neiges terrestres. D’autre part encore, la planète Vénus, plus jeune que la Terre, est entourée d’une immense atmosphère constamment chargée de nuages. Quant à l’immense Jupiter, il est encore au début de sa vie : nous n’y voyons pour ainsi dire que des vapeurs et des nuées. Ainsi, les quatre mondes que nous connaissons le mieux confirment chacun de son côté l’observation terrestre de la diminution séculaire des eaux.

« Je suis fort heureux de faire remarquer, à ce propos, que la thèse du nivellement général soutenue par mon savant confrère reçoit un grand appui de l’état actuel de la planète Mars. L’éminent géologue nous disait tout à l’heure que, par suite de l’œuvre séculaire des fleuves, des plaines presque horizontales devront marquer dans l’avenir le relief final de la terre ferme. C’est ce qui est déjà arrivé pour Mars. Les plages voisines de la mer sont si unies qu’elles sont fréquemment et facilement inondées, comme tout le monde le sait. D’une saison à l’autre, des centaines de milliers de kilomètres carrés sont tour à tour secs ou submergés par une faible épaisseur d’eau. C’est ce qu’on observe notamment sur les plages orientales de la mer du Sablier. Sur la Lune, pourtant, le