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LA FIN DU MONDE

tectrice et bienfaisante pour la vie terrestre tout entière.

« Les principes de la thermodynamique démontrent que la température de l’espace est de 273 degrés au-dessous de zéro. C’est là, messieurs, le froid plus que glacial au milieu duquel notre planète s’endormira, lorsqu’elle sera privée du voile aérien qui l’enveloppe si chaudement aujourd’hui de son duvet protecteur.

« C’est là le sort réservé à la Terre par la diminution graduelle de l’eau qui existe à sa surface. Cette mort par le froid est inévitable, si notre séjour dure assez longtemps pour l’attendre.

« Une telle fin est d’autant plus certaine que ce n’est pas seulement la vapeur d’eau qui diminue, mais encore les autres éléments de l’air, l’oxygène et l’azote, en un mot l’atmosphère tout entière. L’oxygène se fixe insensiblement par tous les oxydes qui se forment perpétuellement à la surface du globe ; l’azote se fixe par les plantes et les terres, et ne retourne pas intégralement à l’état gazeux ; l’atmosphère pénètre, par sa pression, les océans et les continents, et descend, elle aussi, dans les régions souterraines. Peu à peu, de siècle en siècle, l’atmosphère diminue. Autrefois, durant la période primaire, par exemple, elle était immense, les eaux couvraient presque entièrement le globe, les premiers soulèvements granitiques émergeaient seuls de l’océan universel