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LA FIN DU MONDE

ne fut pas transmis. Il était plus obscur et sa traduction n’était pas sûre.

Le Président agita la sonnette. Il devait, en effet, donner une péroraison à la séance, une conclusion à tout ce que l’on venait d’entendre.

« Messieurs, fit-il, la dernière dépêche du Gaorisankar vous frappe à juste titre. Il semble bien que les habitants de Mars soient plus avancés que nous dans les sciences, ce qui n’aurait rien de surprenant puisqu’ils sont beaucoup plus anciens que nous et que le progrès a déjà eu là des siècles innombrables pour se développer. D’ailleurs, leur organisation peut être plus parfaite que la nôtre ; ils peuvent avoir de meilleurs yeux, des instruments plus perçants, et des facultés intellectuelles transcendantes. Nous constatons d’autre part que leurs calculs s’accordent avec les nôtres quant à la rencontre ; mais ils sont plus précis puisqu’ils désignent le point du globe qui sera le plus violemment frappé. Le conseil de s’éloigner de l’Italie peut donc être suivi, et je vais immédiatement le téléphoner au pape qui, en ce moment même, y réunit tous les évêques de la chrétienté.

« Ainsi, la comète va rencontrer la Terre, et nul ne peut encore prévoir ce qui en adviendra. Mais, selon toute probabilité, la commotion sera partielle, et la fin du monde n’en sera pas la conséquence. L’oxyde de carbone, sans doute, ne