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LA FIN DU MONDE

gieuses étaient longuement controversées. Il serait interminable de rapporter et même de résumer ici tous ces congrès. Cependant nous ne pouvons omettre de recueillir celui du Vatican, comme le plus important au point de vue religieux, de même que les séances de l’Institut de Paris avaient été les plus importantes au point de vue scientifique.

Un concile œcuménique de tous les évêques avait été depuis longtemps convoqué par le Souverain Pontife Pie XVIII, pour voter l’adoption d’un nouvel article de foi destiné à compléter celui de l’infaillibilité papale, proclamé en 1870, ainsi que les trois autres ajoutés depuis. Il s’agissait cette fois de la divinité du pape. L’âme du pontife romain, élu par le conclave sous l’inspiration directe de l’Esprit-Saint, devait être déclarée participer aux attributs de l’Être éternel, ne pouvoir faillir à dater de son sacerdoce papal, non seulement dans les décisions théologiques ex cathedra, mais encore dans toutes les affaires purement humaines, et appartenir de plein droit à l’immortalité paradisiaque des saints qui environnent immédiatement le trône de Dieu et qui partagent la gloire du Très-Haut. Un certain nombre de prélats modernes, il est vrai, ne considéraient la religion qu’au point de vue du rôle social qu’elle peut remplir dans l’œuvre de la civilisation. Mais les pontifes de l’ancienne école admettaient encore la Révélation, très sincèrement, et les derniers papes, entre autres, avaient tous été de véritables modèles de