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LA FIN DU MONDE

« Ces paroles sont prises textuellement dans les saints Évangiles[1]. Vous savez que sur ce point les évangélistes sont unanimes.

« Vous savez aussi, révérendissimes Pères, que l’Apocalypse de saint Jean expose en termes plus tragiques encore la grande catastrophe finale. Mais les saintes Écritures sont connues de chacun de vous mot par mot, et il me semblerait superflu, sinon même déplacé, devant l’érudition qui m’écoute, d’ajouter ici des citations que vous avez tous sur les lèvres. »

Tel fut l’exorde du discours du patriarche de Jérusalem. Il partagea son allocution en trois points : 1o la parole de Jésus- Christ ; 2o la tradition évangélique ; 3o le dogme de la résurrection des corps et du jugement dernier. Commencé sous forme d’exposition historique, le discours ne tarda pas à se transformer en une sorte de sermon d’une vaste ampleur, et, lorsque l’orateur, ayant passé de saint Paul à Clément d’Alexandrie, Tertullien et Origène, arriva au concile de Nicée et au dogme de la résurrection universelle, il se laissa emporter par son sujet dans une envolée sublime qui remua jusqu’aux entrailles toute l’assemblée des évêques. Plusieurs, qui n’y croyaient plus, se sentirent envahis par la foi apostolique des premiers siècles, tant est grande la force de l’éloquence. Il faut dire que le cadre de la réunion se prêtait

  1. Matthieu, XXIV. — Id., XVI. — Marc, XIII. — Luc, XVII et XXI.