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LA FIN DU MONDE

succédèrent, à la chapelle Sixtine, et conduisirent dans leur ensemble à l’interprétation définitive résumée par le cardinal-archevêque de Paris, quant au dogme Credo resurrectionem carnis. La suite « et vitam æternam » fut tacitement abandonnée aux découvertes futures des astronomes et des psychologues. Ces discours avaient en quelque sorte fait l’histoire de la doctrine chrétienne de la fin du monde à travers les siècles.

Cette histoire est curieuse, car elle représente en même temps l’histoire de la pensée humaine en face de sa propre destinée définitive. Nous croyons intéressant de l’exposer ici en un chapitre spécial. Nous quittons donc un instant notre rôle de narrateur du vingt-cinquième siècle, pour revenir à notre époque actuelle et résumer cette croyance des siècles qui nous ont précédés.

Il y a eu des siècles de foi convaincue et profonde, et, remarque digne d’attention, en dehors de la doctrine chrétienne, toutes les religions ont ouvert la même porte sur l’inconnu à l’extrémité de l’avenue de la vie terrestre. C’est la porte de la Divina Commedia de Dante Aleghieri, quoique toutes n’aient pas imaginé, au delà de cette porte symbolique, le paradis, l’enfer et le purgatoire des chrétiens.

Zoroastre et le Zend-Avesta enseignaient que le monde devait périr par le feu. On trouve la même idée dans l’épître de saint Pierre. Il semblait que,