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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/20

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LA FIN DU MONDE

de Jouvence faite dans les caves du palais des Fées de Montmartre (élevé sur les ruines du Sacré-Cœur) qui avait été lancée en même temps.

Les littérateurs, les poètes, les artistes en avaient même pris prétexte pour célébrer, en prose, en vers, en dessins, en tableaux de tous genres, les voyages cométaires à travers les régions célestes. On y voyait la comète passant devant l’essaim des étoiles effrayées, ou bien descendant du haut des cieux, se précipitant et menaçant la Terre endormie. Ces personnifications symboliques entretenaient la curiosité publique sans accroître les premières terreurs. On commençait presque à s’habituer à l’idée d’une rencontre sans trop la redouter. La marée des impressions populaires fluctue comme le baromètre.

Du reste, les astronomes eux-mêmes ne s’étaient pas d’abord inquiétés de la rencontre au point de vue de ses conséquences sur le sort de l’humanité, et les revues astronomiques spéciales (les seules qui eussent conservé quelque autorité) n’en avaient encore parlé que sous forme de calculs à vérifier. Les savants avaient traité le problème par les mathématiques pures et le considéraient simplement comme un cas intéressant de la mécanique céleste. Aux interviews qu’ils avaient subis, ils s’étaient contentés de répondre que la rencontre était possible, probable même, mais sans intérêt pour le public.

Tout à coup, un nouveau phonogramme, lancé