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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/227

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LE CHOC

Un fragment du noyau de la comète s’était fixé dans la Méditerranée, à l’ouest de Rome, et formait une île irrégulière émergeant de 50 mètres au-dessus du niveau des flots, longue de 1 500 mètres sur 700 de largeur. La mer s’était mise à bouillir tout autour et des raz de marée considérables avaient inondé les rivages.
Néanmoins, il s’était trouvé justement là un Anglais qui n’avait eu d’autre souci que de débarquer en une crique de l’île nouvelle et d’escalader le rocher pour aller planter le drapeau britannique à son plus haut sommet.

Sur tous les points du monde, le journal du fameux spéculateur jeta ainsi pendant cette nuit du 13-14 juillet des millions d’exemplaires, dictés téléphoniquement du cabinet du directeur qui avait su se monopoliser toutes les nouvelles de la crise. Partout on s’était avidement précipité sur ces nouvelles, avant même de se mettre à combiner les efforts nécessaires pour éteindre les incendies. La pluie avait apporté dès les premiers moments une aide inespérée, mais les ravages matériels étaient immenses, quoique presque toutes les constructions fussent en fer. Les compagnies d’assurances invoquèrent le cas de force majeure et refusèrent de payer. D’autre part, les assurances contre l’asphyxie