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LES ÉTAPES DE L’AVENIR

gène était extrait de l’eau des mers ; les chutes d’eau et les marées utilisées donnaient au loin leur force transformée en lumière ; les rayons solaires emmagasinés en été étaient distribués pendant l’hiver, et les saisons avaient à peu près disparu, surtout depuis que les puits souterrains amenaient à la surface du sol la température intérieure du globe, qui paraissait inépuisable.

Tous les habitants de la Terre pouvaient communiquer entre eux téléphoniquement.

La téléphonoscopie faisait immédiatement connaître partout les événements les plus importants ou les plus intéressants. Une pièce de théâtre jouée à Chicago ou à Paris s’entendait et se voyait de toutes les villes du monde. En pressant un bouton électrique, on pouvait, à sa fantaisie, assister à une représentation théâtrale choisie à volonté. Un commutateur transportait immédiatement au fond de l’Asie, faisant apparaître les bayadères d’une fête de Ceylan ou de Calcutta. Mais non seulement on entendait et on voyait à distance : le génie de l’homme était même parvenu à transmettre par des influences cérébrales la sensation du toucher ainsi que celle du nerf olfactif. L’image qui apparaissait pouvait, en certaines conditions spéciales, reconstituer intégralement l’être absent.

Au cinquantième siècle, des instruments merveilleux, en optique, en physique, furent imaginés. Une nouvelle substance remplaça le verre et apporta à la science des résultats absolument inat-