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LA FIN DU MONDE

arroser de leurs vagues les quais de Paris port de mer, au pied des falaises de Saint-Germain.

En même temps, l’érosion du continent par la mer avait enlevé 24 kilomètres de largeur à toutes les côtes.

L’usure des montagnes par les pluies, les ruisseaux, les torrents, avait, en huit mille ans, un peu rongé le relief continental (de 56 centimètres seulement). Mais le niveau de la mer ne s’était pas élevé par cette cause, parce que la quantité d’eau avait diminué à peu près dans la même proportion.

Dans un laps de temps du double environ, en dix-sept mille ans, l’abaissement avait été de 50 mètres. Après avoir été insensiblement abandonné, Paris avait fini par être presque entièrement submergé. Le voyageur errant dans les ruines éparses sur les collines cherchait la place du Louvre, des Tuileries, de l’Institut, de toutes les anciennes gloires de la capitale défunte.

Il est curieux de voir quelle variation géographique apporte une faible différence de niveau en plus ou en moins. Traçons deux cartes de France : l’une avec le sol élevé de 50 mètres au-dessus de son état actuel, comme elle le fut autrefois ; l’autre avec un abaissement de même valeur, comme elle paraît devoir le subir dans l’avenir, et mettons-les en regard. Quelle transformation !

Tous les rivages de l’ancienne France s’étaient découpés en sortes de presqu’îles. L’axe de la