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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/43

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LA COMÈTE

mètres. Elle demeura toujours aussi à plus de 170 millions de kilomètres de la Terre. Si elle s’était approchée davantage du Soleil, comme la dimension des comètes augmente à mesure qu’elles subissent davantage l’action solaire, son aspect eût certainement été plus prodigieux encore et sans doute terrifiant pour tous les regards. Et comme sa masse était loin d’être insignifiante, si son vol l’avait conduite directement en plein cœur du Soleil, sa vitesse accélérée au taux de 500 et 600 000 mètres par seconde au moment de sa rencontre avec l’astre radieux aurait pu, par la seule transformation du mouvement en chaleur, élever subitement la radiation solaire à un tel degré que toute la vie végétale et animale terrestre aurait pu être consumée en quelques jours…

Un physicien avait même fait cette remarque assez curieuse qu’une comète, égale ou supérieure à celle de 1811, pourrait ainsi amener la fin du monde sans même toucher la Terre, par une sorte d’explosion de lumière et de chaleur solaires analogue à celle que les étoiles temporaires ont présentée à l’observation. Le choc donnerait, en effet, naissance à une quantité de chaleur égale à six mille fois celle qui serait engendrée par une composition d’une masse de houille égale à celle de la comète.

On avait fait ressortir que si, dans son vol, une telle comète, au lieu de se précipiter sur le Soleil, rencontrait notre planète, ce serait la fin du monde